mercredi 17 juillet 2013

Dixième étape : Conques - Saint Roch

Le 17/05

Jane, Paul et Greg ont déjà repris la route. Moi je vais encore faire un petit tour dans le village à mon aise afin de chauffer ma jambe au maximum. Je ne peux pas dire que le problème s'aggrave,  mais hélas, je ne peux pas non plus dire que cela va mieux. Il est évident, qu'au matin, je ressens moins les douleurs, mais elles ont toujours tendance à revenir vers les 14h, 
Jef qui a un humour caustique mais amical, m'a d'ailleurs demandé pourquoi je ne partais pas plus tôt !!!!

Une nouvelle fois, je franchis le pont qui enjambe la Dourdou pour monter directement vers la chapelle Sainte Foy culminant trois cents mètres plus haut. La montée est pénible, mais l'effort est récompensé par la très belle vue sur le village de Conques. Le frère Jean Daniel nous avait prévenu hier soir que la clochette "conquetelle" de la chapelle Sainte Foy ne sonnait plus. Il n'est donc plus possible, comme le veut la tradition, de faire un au revoir à Conques. Lorsqu'elle sonnait, l'abbatiale répondait à cet "au revoir" en faisant, à son tour, sonner les cloches . Ce ne sera pas la cas aujourd'hui pour moi et en guise d'au revoir, j'admirerai le paysage. 



L'étape d'aujourd'hui est longue de vingt kilomètres. Il est évident que je ne dois pas trop me dépêcher, j'arriverai bien avant ce soir au gîte Sentinelle à Saint Roch. 



 J'ai beau prendre mon temps, au fil des kilomètres, ma tendinite se manifeste de plus en plus fort. Je ralentis le pas mais rien n'y fait, elle est toujours présente. Je commence à comprendre que je n'irai hélas pas jusqu'au bout de mes espérances. Compostelle ne sera pas pour moi cette année. Qu'à cela ne tienne, j'aurai ainsi l'occasion de revenir poursuivre cette formidable aventure.





En attendant cet arrêt bête et brutal (dixit Brel), je compte bien tenir encore deux ou trois jours et après je rentrerai chez Christian à Angers où Pascale doit arriver en fin de mois.

J'arrive dans le petit bourg de Prayssac où je suis accueilli dans une grange pour boire une soupe, manger du fromage de chèvre qui a été emballé dans une feuille de marronnier et trempé tout l'hiver dans la niole (un délice).



Ce petit coin de paradis se nomme l'Accueil Pèlerin Lou Camin de Miejora. Il tombe à pic pour moi car j'étais vraiment mal. Pendant mon repos, arrivent encore un couple de français ainsi qu'un couple de japonais. Après un bon 45 minutes, je pense avoir accumulé assez de force pour reprendre mon chemin et terminer ma journée à Saint Roch.


 Il ne reste que dix kilomètres, mais ils seront difficiles. Après plus ou moins 4 bornes, je me fais rattraper par Jef. Il voit directement que cela ne va pas et se met à mon rythme afin de finir l'étape avec moi.



 La longue descente jusqu'à Decazeville sera très compliquée. A chaque appui sur mon pied gauche, cela me donne l'effet d'un coup d’aiguille dans la cheville et je n'arrive même plus à rester avec Jef. Lorsque j'arrive à mon tour à Decazeville, Jef m'attend devant un café : pour lui une bière et pour moi une boisson noire américaine.
Cela me fait du bien, mais il me faut maintenant encore faire les trois derniers kilomètres pour aller à Saint Roch. Par manque de chance, ils sont exclusivement en montée plus que raide. Il faut trouver une autre solution que la marche ! 
Jef demande quand un bus pour Saint Roch passe par ici. Le patron du café ne sait pas trop bien et les autres clients non plus. C'est dire qu'il y en a souvent !!! Je dois avoir une sale tête car un client me propose alors d'aller me conduire jusque-là avec sa voiture. Dans des moments comme ceux-là, cela ne se refuse pas !! C'est confortablement assis que je finirai cette étape. Jef lui préférera bien évidemment continuer seul la belle montée.

Arrivé à Saint Roch, je suis accueilli par Brigitte et je dépose directement mes affaires en attendant sur la terrasse du gîte l'arrivée de Jef. C'est là que je constaterai que j'ai oublié mon bâton de pèlerin au café. Tant pis, je ne redescendrai pas le rechercher. Quand à Jef, contrairement à moi, lui a encore une pêche d'enfer et il ne faudra pas longtemps pour que je le voie arriver.

Le Gîte Sentinelle s’avérera être une adresse aussi exceptionnelle que celle de chez Michel au Soulié. Il n'y a rien à dire de plus que de proposer aux futurs pèlerins de passer par là pour passer un moment très chaleureux.

Arriverons encore en cette fin d'après-midi, Madeleine et les deux canadiennes que j'avais déjà vues les derniers jours et que je reverrai à Figeac,  à Rocamadour et dans la vallée du Célé.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas encore sur le chemin du retour.

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